Ligne-Art

LIGNE-ART

Vitrine artistique des oeuvres de Denis Lintz & Sylvie Gambetti

L'Art de la Poésie Brève

Le Haïku

Le Haïku (d'origine japonaise) est une parole «brève» toute de simplicité, de légèreté : mise à nu de l'essentiel. C'est le temps accordé au silence, un instant sauvé, une brindille d'éternel.
Un haïku c'est la chance offerte de tout comprendre, de tout deviner, de tout aimer en un éclair de trois vers (5-7-5 syllables).

“ Le Haïku, petite musique en trois mouvements ” Denis Lintz

Haïkus, Denis Lintz


Guirlande de piafs
sur le palis de chataîgnier
lampions hivernaux


Cigogne et moi
tout seuls dans le pré
deux âmes en exil ?


En devenir
un arbre au fond de ma poche
du vieux chêne le gland


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Déjà elles me manquent
ces chères hirondelles
le ciel sans voix


A la roselière
comme un chant des murmures
des âmes des oiseaux


Têtes penchées
les blés s'écoutent chanter
s'ouvrent au soleil


A la roselière
comme un chant des murmures
des âmes des oiseaux


Deux-millième Haïku

Ô douce vallée
ces ailes de cigognes
te vont à ravir


Bises à l'oreille
le doux chant des litornes
mes soleils d'hiver


Souffle l'esprit
à la source des légendes
l'hêtre s'en souvient


Ginkgo en gloire
lui prendre une feuille
un peu de sa lumière


Longue nuit d'été
le chant des grillons se tait
là-bas les canons


Le café attendra
sur l'arbre à peau blanche
mes oiseaux de couleurs


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Un jour les grands vents
me décrocheront de l'arbre
j'irai naître ailleurs


S'éffeuille l'automne
au vent des grands peupliers
derniers bavardages


Aux feuilles mortes
le galop d'un cheval
... mon rêve d'enfant


... Puis viennent les nymphes
au gué de la rivière
j'écoute leurs chants


Au ciel les martinets
les alouettes qui chantent
voici l'arc-en-ciel


Noir macadam
tu te couvres de poésie
de roses pétales


Un oiseau qui s'en va
un oiseau qui revient
l'acacia jamais seul


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Si proche si loin
elle, toute nue dans son ciel
tutoyant la Terre


Passent le perce-neige
le crocus la jonquille
nos étoiles de terre


Là sous la futaie
la litière d'une déesse
les soies d'une laie


Les eaux montent
bientôt les deux rivières
ne ferons plus qu'une


Lumineuse
la neige repousse la nuit
un flocon une étoile


C'est là qu'il chante
le p'tit ru d'entre-deux
aux silences d'hiver


Brouillards
mille et un corbeaux piaillent
les blés restent de glace


Partie, envolée
la môme, la p'tite Piaf
de la rue Taison


Rose églantine
la fleur cache l'épine
le poète amoureux


Le temps des odes
des séquences divines
des grands "V" dans le ciel


Chère moinette
à notre table ton petit bec
trois miettes d'amour


Des cris dans le ciel
c'est la ronde des buses
l'appel des ailes


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
J'ai franchi le gué
découvert l'autre rive
le chêne si beau


Et puis vint la pluie
parfumer les terres chaudes
j'étais vivant


Les martinets se taisent
m'enroulent de fils de lune
de battements d'ailes


Aux vents d'été
les barbes des blés se frôlent
friselis amoureux


Tombent les glands
la terre les accueille
les germes s'éveillent


Des nids glacés
trois graines pour survivre
des hommes des oiseaux


Et puis un beau jour
“tu” m'as donné à entendre
le chant du rossignol


Virginales
deux aigrettes en pas de danse
hymne à l'amour


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Les horizons flambent
Vénus glace le ciel
plein coeur un éclat


Faiseur de pluie
il demande au grand ciel
mille perles de vie


J'étais à ma terre
trois jeunes charbonnières
sur ma branche se posent


Au bois de mon coeur
un petit coin de paix
à l'écart du monde


Dans les nuages
un visage de femme
ma muse endormie


Et grive se pose
comme un rayon de soleil
une douce espérance


Le ciel gronde
les nuages noirs se déchirent
la 7ème de Beethov


Boulanger de l’avent
l’anis étoilé, l’angélique
tes pains de Noël


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Battements d'ailes
s'épuiser dans le ciel
mon âme crécerelle


Nuit d'été
fenêtres grandes ouvertes
je cours les étoiles


Arrivent
sur mon chemin des balades
des fleurs des soleils


Lumières sur la ville
soir de pluie côte à côte
deux petites chinoises


Mon p'tit châtaignier
il m'offre son grand oeuvre
... sa première châtaigne


Ma p'tite hermine
ma blanche de pureté
ça f'sait si longtemps


Dedans ça marchande
ils bradent leurs vieux coucous
dehors, merle chante


Au pré de mon enfance
des rosés des arcs-en-ciel
chez moi c’est ailleurs


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
Fin des moissons
je glane l'épi de blé
l'hiver mes oiseaux


Cachés sous les pins
les oeillets de montagne
nous regardent passer


Ouvre ton coeur
aux sérénades du merle
au vent des amours


Les vents du large
au-dessus de la dune
plane le goéland


Rose églantine
a posé sur mon coeur
son coeur pétale


Toute fripée
du ventre de sa mère
rhubarbe renaît


Chères mésanges
pas de noisettes aujourd'hui
on partage le pain


Assis sur le ponton
la pluie tombe sur l’étang
mes pieds dans le vide


Haïku-poème, Haïsha
Photo-haïku (Haïsha)
L'épi de blé
se souviendra-t-il
... cet hiver


Petite eau dormante
au creux de la feuille morte
je lape trois gouttes


La lune voilée
le temps de l'éclipse
les poètes sans muse


Deux canards dérivent
la tête sous la plume
l’étang nous emporte


L'hiver s'éternise
au ruisseau les herbes sèches
mon âme se pose


Les eaux se figent
en petites banquises
en mer de glace


Deux cygnes blancs
me frôlent de leurs ailes
comme pour me dire...


Gelée blanche
Dame nature nous visite
en poule faisane



Ligne-art-Poésie- Mon millième haïku
Photo~poème


Je sifflais mon chien
l'écho était caché là
au coeur du village


Une goutte d’eau
sur la feuille du frêne
un clin de soleil


Tel un roi
dans les bois sans hêtres
trône le geai


Silences d'automne
au coeur de la roselière
des bruissements d'ailes


La noix s’entrouvre
le germe a vu la lumière
ses racines la terre


Une chenille
écrasée sur le chemin
adieu papillon


Fleuris d’aubépine
les fils de fer barbelés
nous laissent en paix


Genêts à la cime
des crêtes de montagne
chemins de ciel


Au milieu du bois
la clairière aux bouleaux blancs
j’étais arrivé


Des cailloux blancs
sur les chemins de terre
des Haïkus


Les blés sous la neige
des corbeaux en pagaille
un flocon sur le nez


Elles semblent aux anges
posent vélos et cartables
cueillent le coquelicot


Un chant d'oiseau
qui monte à mes oreilles
une âme qui appelle


Entré en lui-même
à la cime de l’ombellifère
l’escargot se retrouve


Le p’tit châtaignier
au milieu de la chênaie
que fais-je ici ?


Palombe sous la pluie
palombe pleine de grâce
sur mon âme se pose


C'est une sainte
la tulipe joint ses pétales
prie le soleil


Des éclats de soleil
scintillent de mille feux
la rivière s'étoile


Pas une girolle
des senteurs, des silences
plein le panier